Christie's - Souvenirs du Roi Murat et de l'Empereur Napoléon Ier
Expositions publiques du 12 au 14 avril 2025
Importante réunion d'ordres de chevalerie allemands de Joachim Murat, maréchal d'Empire et roi de Naples.
Bonbonnière de l'Empereur Napoléon Ier.
Lots
Bonbonnière à réglisse de l'Empereur Napoléon Ier
En écaille blonde, le couvercle orné d’une demi-sphère au centre ; porte l’étiquette en papier des collections Murat et le numéro « 182 » en maroquin rouge des collections
D. 6,5 cm. (21⁄2 in.)
27,4 g.
Provenance
L’Empereur des Français Napoléon Ier (1769-1821), référencée dans l’inventaire de sa garde-robe de 1811 ;transmis à sa mort (1821) par testament dans la troisième boîte du legs destiné à son fils le Roi de Rome :« 6. Une bonbonnière en écaille » ; le legs au Roi de Rome n’ayant pu être exécuté, les objets de ce lot sont conservés par le mère de l’Empereur, Madame Mère, jusqu’à sa mort (1836) ; transmis par le duc de Padoue, chargé d’exécuter les volontés de Madame Mère, dans le lot n°2 des souvenirs personnels de l’Empereur Napoléon Ier et donnés à Caroline Murat (1782-1839) (dernier lot de la liste du duc de Padoue : « Une bonbonnière en écaille ») ; transmis à la mort de Caroline (1839) à son fils, le Prince Lucien Murat (1803-1878) ; puis par descendance, jusqu’à nos jours et référencé sous le n°6 de l’inventaire des collections : « Bonbonnière en écaille blonde dont Napoléon se servait toujours pour mettre des pastilles dans la poche de son gilet. Acquise par testament de la Reine Caroline ».
Ces rares bonbonnières à réglisse étaient portées en permanence par l’Empereur sur lui. Elles contenaient de la réglisse anisée, hachée finement pour ne pas noircir la salive. Il en possédait trois lors de l’inventaire de 1811 sous le lot n°5 des boîtes et tabatières : « Trois bonbonnières en écaille unie ». D’après Frédéric Masson, ces bonbonnières coutaient de 22 à 42 francs chez Biennais. Elles n’apparaissent plus sur l’inventaire de 1821 à Sainte Hélène mais réapparaissent sur le testament de l’Empereur Napoléon Ier la même année. On sait qu’une boîte, au modèle exact de la nôtre, a été prise lors de la bataille de Waterloo dans la berline de l’Empereur par l’officier d’état-major prussien Otto Rühle von Lilienstern, aujourd’hui en collection particulière (J.Tulard (dir.), La berline de Napoléon, Le mystère du Butin de Waterloo, Paris, 2012, pp. 50-51).Pour la nôtre, son destin est celui de l’Empereur jusqu’à sa mort à Sainte Hélène. Par la suite, notre bonbonnière suit le parcours du legs destiné au Roi de Rome, qui ne pourra jamais lui être remis et qui finira partagé entre les frères et sœurs de l’Empereur encore survivants à la mort de leur mère, Letizia Bonaparte (1836).
En or (14 carats), importante et épaisse croix à quatre branches doubles, pommetées, émaillées blanches à décor d’hermine, chacune intercalées de trois pointes de glaives et couronne à arches perlées et fleurons, surmontée d’un globe crucigère amati, avers du centre en or ajouré à décor de St Hubert, sur fond d’émail vert avec légende sur fond d’émail rouge à lettres d’argent serties d’éclats de diamants formant la légende de l’ordre « IN TRAU VAST » (84 éclats, les plus gros taillés en rose) et le revers du centre riveté à pourtour d’émail blanc peint « IN MEMORIAM RECUPERATAE DIGNITATIS AVILAE 1708 » et motif globe crucigère sur fond d’émail rouge (éclat)
12 x 9,7 cm. (43⁄4 x 37⁄8 in.)
151 g.
Provenance
Joachim Murat (1767-1815), roi de Naples ou son fils Achille (1801-1847), héritier du trône ; puis à Lucien Bonaparte (1803-1878) ; par descendance probablement référencé dans l’inventaire des collections Murat sous le numéro 29 : « Dix rubans d’ordre ayant appartenu au Roi Murat et au Prince Lucien, Chaque ruban porte un numéro 29-30-31-32-33-34-35-36-37-38 ».
Historique
Le Roi de Naples Joachim Murat est décoré le 19 janvier 1810, le même jour, son fils ainé Napoléon Achille (1801-1847), héritier du trône, est également décoré de l’ordre. Il a alors 9 ans. L’ordre de Saint Hubert est le plus prestigieux des ordres bavarois, et également un des plus anciens ordres européens.Parmi les insignes de chevalier comparables de l'ordre de Saint Hubert connus figurent un bijou de chevalier de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de l’Empereur Napoléon Ier décoré en 1808, passé en vente en 2018 (Vente Sotheby’s « Treasures », 4 juillet 2018, lot 52) et conservé en collection particulière. Il s’agit du même modèle avec une légère différence sur la jonction entre la couronne royale et la branche supérieur de la croix, la légende est sertie d’éclats de diamants. Egalement, un bijou de chevalier de Charles Maurice de Talleyrand, ministre des Relations extérieures, décoré en 1806, il est aujourd'hui exposé au château de Valençay. Il s’agit d’un modèle sans couronne, à anneau de bélière circulaire. La légende sertie de diamants. Enfin, un bijou de chevalier du général de Caulaincourt, d’un modèle proche du précédent, qui est conservé au musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie.